Bonjour Lili Bulle, de quoi allez-vous nous parler aujourd’hui ?
LB : Je vais vous parler du rapport entre procrastination et productivité.
Ouille… je crains que le résultat ne soit pas en faveur des procrastinateurs…
LB : Evidemment quand on pense à la procrastination, on imagine une personne inactive, molle, fainéante, indigne de confiance, oisive, avachie sur son canapé…
Vous y allez un peu fort !
LB : Peut-être mais c’est malheureusement ce qui vient à l’esprit d’un grand nombre de gens, y compris les procrastinateurs eux-mêmes qui comme vous le savez souffrent parfois d’une estime personnelle au raz des pâquerettes. Pourtant des études démontrent qu’en ce qui concerne les profils créatifs, la procrastination n’est pas inversement proportionnelle à la productivité. Bien au contraire. Chez les créatifs, qui procrastine travaille beaucoup plus et mieux que les autres !
Je ne vous crois pas. Comme d’habitude, vous exagérez !
LB : Pas du tout. Comme je vous l’ai déjà expliqué, les créatifs attendent le déclic pour se mettre au travail. En attendant ce déclic, ils ne restent pas inactifs, ils font des tas de choses sans rapport apparent avec ce qu’ils seraient censés faire. Chez les créatifs, notamment les profils (NP – cf MBTI), la force de travail et la capacité de concentration est très au-dessus de la moyenne. Ils travaillent par a-coups, en déployant une énergie et une concentration très importante, ce qui leur permet d’accomplir en très peu de temps ce qui prendrait plusieurs heures à d’autres profils. Afin de déployer une telle énergie, il leur faut parvenir au niveau de stress nécessaire, ils attendent donc le dernier moment pour s’y mettre. Ce type de profils travaille soit à un rythme effréné, soit se distraie, il n’existe pas de mode intermédiaire. En cas de surcharge, ces profils sont capables d’abattre un travail phénoménal, par contre si la charge est normal, ils auront tendance à se laisser vivre en attendant de pouvoir travailler à leur rythme. En fait, leur productivité est très au-dessus de la moyenne. Ils ne sont pas à l’aise avec le rythme de croisière et supportent très mal la routine.
Ils procrastinent parce qu’ils sont trop rapides ?
LB : Exactement. Pour expliquer la procrastination des profils créatifs, je fais souvent la comparaison avec un sprinter dans ses starting blocks. Notre sportif de haut niveau attend qu’on lui donne le départ, il trépigne, il s’agite, mais il ne fait rien à part mobiliser son énergie en vue du départ. A vos marques ! Prêt ! Partez ! Un créatif qui procrastine peut en fin de journée avoir accompli la même quantité de travail, voire plus qu’un autre individu travaillant à un rythme régulier. Et si on considère seulement les moments productifs, la productivité du créatif peut se révéler 2 à 3 fois supérieure aux autres profils. En résumé, même s’il part en retard et batifole sur la route, le lièvre franchira la ligne d’arriver avant la tortue !
Ah… Pourtant rien ne sert de courir, il faut partir à point, non ?
LB : Pour un créatif, ce serait plutôt : qui part en retard court plus vite ! Bon, sur ce je vous laisse, il me reste 5 minutes pour écrire un article de blog. Andale ! Andale ! Ariba ! Ariba !
À bientôt, Lili Bulle.
LB : À bientôt. Ciao, ne bullez pas trop !